dimanche 12 février 2012

Lisette Torgnolle veut interdire le mot "facile".





Humiliée par un sachet de gruyère, la Lisette. Et pas que.
Mais qu’est-ce qu’y z’ont tous, les paquets de bouffe, à m’signifier tous les jours que moi, Lisette Torgnolle, je sais pas faire un truc FACILE !?
Y’a des « ouverture facile » partout et même la boîte de thon est plus intelligente que moi ? Non mais non mais CA VA PAS LA TETE OU QUOI ?!
C’est quoi moi, Lisette, j’ai remarqué que ce phénomène du tout-est-facile, y touche pas que les ouvertures de paquet. Y touche TOUT. Et y’en a marre.
Partout partout, y’a écrit que tout est facile.
Perdre 5 kilos tout de suite sans effort : facile.
Se faire l’œil charbonneux en deux coups de pinceaux : facile.
Se faire un look kitue avec un accessoire de riendutout : facile.
Se faire des vacances fivestars avec 2 euros : facile.
Redécorer tout son intérieur avec 1 sticker : facile.
Monter 3 meubles en kit : facile.
Trouver l’âme sœur en 2 clics : facile.
Elever des enfants parfaits : facile.
Se faire augmenter : facile.
Créer un site en 3 clics : facile.
Synchroniser ses 15 comptes virtuels : facile.
Changer de vie : facile.
Même que c’est pervers pour les gens qui y arrivent, à changer de vie facile : puisque c’est si facile, c’est même pas une victoire quand t’y arrives. C’est la société du te-réjouis-pas-trop. C’est trop.
Partout. Tout. Est. Facile. Y s’y mettent tous, dans les magazines les livres mode-d’emploi, les interviews de gens-connus, les pubs, les conseils d’amis, tous tous TOUS y disent FACILE.  Y’en a même qui font la moue et disent FASTOCHE.
Comment ça s’fait que t’y arrives pas Lisette ? C’est pourtant FACILE c’est bizarre que t’y arrives pas Lisette passeke tout le monde y arrive EN GENERAL.
Tous y cherchent à humilier la Lisette, à faire calmos aux ardeurs de ceux-qu’y-z’y-arrivent.
Parce que Lisette elle sait pas faire, Lisette elle en a marre, Lisette elle croit que y’a des trucs passifaciles. Et que c’est pas sympa-sympa de faire croire le contraire.
Que y’a des gens, y sont pas tous formatés pareils. Que moi, Lisette Torgnolle, y’a des trucs très très difficiles pour les autres que moi, je fais facile. EH BEN JE VAIS PAS LEUR DIRE QU’Y SONT CONS DE PAS Y ARRIVER.
Il est dit que Lisette Torgnolle va facilement devenir ministre de l’intériorité et faire supprimer le mot « facile » du dictionnaire.
Il est dit que Lisette Torgnolle elle va péter un boulon, sinon. Et que bon, revisser un boulon dans la tête, c’est pas un truc facile-facile à faire, alors conclusion : vaut mieux qu’y pète pas, le boulon.
Il est dit que Lisette Torgnolle, en attendant, va arpenter les rayons des supermarchés et les librairies avec un gros feutre pour remplacer le mot « facile » par « peut-être ».
Sur le sachet de gruyère : « ouverture peut-être ».
Maigrir peut-être, Montez peut-être votre étagère, Faites-vous peut-être augmenter, ainsi de suite.
Et peut-être, ça va faire que quand on réussit un truc, ça en fait une vraie victoire. Pas un truc normal que tout le monde fait en général.
On pourra se réjouir de nos réussites quotidiennes. Et ça, c’est peut-être à inclure dans le programme présidentiel.

Signé Lisette Torgnolle.


vendredi 10 février 2012

C'est la Saint Lamentin





Comme je plains celles et ceux qui sont dans la Saint Valentin, mais à fond.
Ne voyez dans cette expression aucune allusion sexuelle… Ou plutôt si, car c’est exactement là que réside le problème : au fond. Des choses, du cœur et du slip.
L’amour comment combien qu’on s’aime d’un côté, le 14 février de l’autre, tout le monde s’accordera là-dessus : aucun rapport. Sauf que bon : depuis 8 jours déjà, les vitrines se parent de cœurs géants à paillettes, les magasins de lingerie proposent de toutes nous décorer de frous-frous le jour J, les boîtes mail se chargent de « avez vous pensé à votre cadeau de Saint Valentin ? »,  « c’est le moment de lui faire un strip  qui va le faire tomber raide »…
Le problème avec tout ça, c’est la montée en pression. Tout préparer à fond : s’épiler, se manucurer, se masquer de beauté, se brushinguer, se femme-fataliser, se dépenser autant soi-même que son porte-monnaie, se demander, espérer, baliser les conversations d’idées cadeaux, infliger à l‘autre une pression muette « il/elle a intérêt à en faire autant que moimoimoi »…  et soudain voir arriver le jour J comme un orgasme qui forcément ne viendra pas. Prévisible.
Imposer à nos pauvres petits corps d’humains une montée en pression de 2 semaines dans l’espoir que nous et lui/elle on sera tous à la hauteur de tous ces putains d’efforts qu’on aura accomplis à fond. C’est la déception assurée.  S’il y avait un orgasme national tous les 14 février, je le saurais, je crois.
Et c’est comme ça que tous les 15 février, c’est la Saint Lamentin. Le jour des déçus.
Alors moi je dis, ce jour là, quand on est déçu, on n’est pas déçu du cul du cadeau du restau de l’autre. On est déçu de soi, parce qu’on ne s’est pas donné le choix. Dans la date.
Fastoche, mais j’avais envie.
Souvenons-nous des Valseuses… on kiffera, détendues d'la date.

mercredi 1 février 2012

la vitrine a parlé





Y’a des endroits on est chez soi, y’a des endroits on est ailleurs. C’est exotique, c'est bien.
Au me connaît parfaitement. Au m’avait dit « ben tu vois : y’a toi, y’a Miami… on peut pas faire plus éloigné ». Au avait raison.
J’ai eu la fièvre de toutes ces vitrines qui disaient «ça c’est pas toi ça c’est pas toi ». Franchement, si je n’avais pas été là-bas pour le boulot, j’y serais restée plantée profond, à regarder toutes ces curiosités si loin de soi qu’elles finissent pas vous définir vous-même plus précisément que jamais.