Il faut penser à se protéger.
Les premiers jours de gris ne nous blueseront pas, parce que la voici la voilà, l’arme magique : le col.
Pas l’écharpe, hein, non : le col. Le col qui s’attache et tient tout seul, celui qui, contrairement à l’écharpe qui dégouline, s’enroule autour du coup sans tomber sur le buste. Le col bien autonome, que même le vent ne peut dessouder ; le col si bien attaché que l’on peut avancer tête haute sans craindre qu’il nous lâche, les bras libres et les épaules détendues ; le col qui fait barrière et empêche le froid de monter à la tête.
Alors bien sûr, un col oui, mais pas n’importe lequel : il faut un col bien chargé. Et je ne parle pas de style… non, là, il y en a pour tous les goûts chacunsesgoûts et qui veut un col saura trouver col à son cou.
Un col bien chargé, donc. Car bien sûr, pour que le col soit une arme magique efficace, le col tel une arme doit être chargé… Chargé de magie, sinon attention au froid-froid-dans-ta-tête.
Comment charger son col ? Eh bien la magie c’est comme le style : chacun la sienne chacunsesgoûts…
Là, par exemple, je vous montre quelques cols ultra chargés prêts à servir.
Un samedi de juin, par 35 degrés à Paris, mon amie O, telle un ange aux cheveux d’or, m’emmène chez le fourreur de sa mère qui liquidait son stock vieux de x années… O a vu les cols, O a dit maisquelbeautemps ! On y est allées avec Au et toutes les deux, elles ont ri à gorge déployée, me voyant dégoulinante de sueur mais tenant bon coule que coule, entortillée dans tous les cols fourrure de la boutique…
Un lundi d’août, par 35 degrés à Lisbonne, nous étions simplement heureux, avec Fa, Jo et les poulets, heureux mais vraiment. Flâneries découvertes ôôô et ahhhh et hop, un col en tricot comme j’en rêvais ! La tricoteuse heureuse de trouver preneuse pour son dernier col : « j’arrête de faire des cols, personne ne veut payer 12 euros pour un col, les gens trouvent ça trop cher alors que moi, il me faut 10 heures pour le faire, le col… ». Après on a tous mangé des churros fourrés au chocolaaaaaaaaaat…
Un mardi de septembre, par mauvais temps à Paris, une histoire de famille toute cassée essaye de se renouer avec un col ramené de Russie et des petits pains de chez Kaiser…
Un jour d’août, mon amie Em, fine plume fine femme, à qui j’avais dit, six mois plus tôt « si trouves des bouts de corps, j’en cherche ! », se radine avec 10 têtes sans poser de question et nous voici toutes les 12 au resto… c’était bon !
Personnellement, dès que je me sens défaillir, je porte un col. Ces jours-là, quand on me demande comment je vais, je réponds en chanson : « je me porte comme un col… cols chics dans la têêêêête, fleurissent, fleurissent… » et je propose un pique nique par moins 5 degrés.
J’aime manger. Il faut penser à se protéger.