voltiger les mirettes

Hier soir. Ma copine Na décale notre rdv d’une demi heure. Je fais un petit pfffft, pour la forme, parce que je suis à mon bureau et que j’ai fini mon boulot, POUR UNE FOIS.

Na me dit : ben en attendant, t’as qu’à écrire un article pour demain.

Du coup, je lui demande un sujet.

Ni une ni deux, Na répond : je me sens moche aujourd’hui. Ecris un truc pour quand on se sent moche et que hop, on lit, hop, on se sent belle après.

Illico, je promets OK je le fais, j’écris un article pour que quand tu le lis, hop hop hop tu te sens belle.

Et là, maintenant, je suis devant mon ordi et je me dis OH LA LAAAA j’ai promis j’ai loosé MAIS j’ai promis mais qu’est-ce que je vais pouvoir écrire ?

Ok. On se calme. Analysons la situation. Cherchons le VRAI problème.

Na est belle, tout le monde le sait. Na n’est pas du genre à se plaindre en l’air. Na dit toujours « ça va aller ». Na est stylée. Na ficherait la patate à un poireau. Na est belle. ALORS QUOI ? Qu’est-ce qu’elle a, Na ?

En même temps, je me dis que là, on est mercredi 20h et Na se sent moche. Mais quand je publierai ce billet, on sera jeudi 8h et Na se sentira belle, vu qu’on aura passé la soirée ensemble. Peut-être c’est possible. Ce qui voudrait dire que j’arrête d’écrire MAINTENANT. Hé hé hééé… !

Mais si Na se réveille en se sentant toujours moche… bon allez, je continue le billet. Faut que Na se sente belle A LA FIN du texte. Au boulot ma cocotte, tu continues t’as promis t’as promis (dis, Na, tu la surestimes pas un peu, ta copine maisquelbeautemps ?).

Bon. On est jeudi 8h00. Je reprends l’écriture ici.

UNE GRANDE IDEE ME TOMBE DU CIEL : Na, viens là que j’te prête mes yeux. On échange nos yeux pour une journée. Et je te GARANTIS qu’avec ces nouveaux yeux, t’auras même pas d’effort à faire dedans ta tête, tu te verras en VRAI comme TU ES VRAIMENT.

Tu te verras sortir de la cabine d’essayage avec tes cheveux soleil ornée d’un haut jaune que même tout le magasin y s’est senti irradié de beauté. Pareil avec le vert.

Tu te verras lovée dans la robe noire avec la ceinture verte et le monsieur génial qui te dis comme tu dégages grave et toi qui brilles des yeux à fond tellement que ça rallumerait la lumière en pleine nuit sur la terre.

Tu te verras admirée par n’importe quelle terrasse où tu poses tes royales fesses tellement tu diffuses la happy life all over the place.

Tu te verras boire ta coupe post-shopping tellement rayonnante que MEME le soleil y veut participer à tout ça et que l’astre y t’éclaire pile la bonne partie du visage.

Tu te verras au resto thaï sans chichi sans jeu un peu chonchon que même là, y’a la fleur-rose-broche qui te fleurit le teint et que ça t’y peux rien, tu verras que même quand tu fais pas d’effort pour être belle, t’es belle.

Je te prête mes yeux pour la journée et pour plus s’il le faut.

Je trouve qu’on devrait même valider la méthode à l’échelle planétaire. Purée qu’on s’rait bien, tous, avec un prêt de mirettes en cas de coup blues.

On lèverait les yeux au ciel on verrait voltiger des mirettes dans tous les sens de la planète on trouverait ça chouette que les gens y s’aident à se faire la paix AVEC EUX-MEMES.

Voltiger les mirettes. Na, sûre que t’es belle.