mardi 31 janvier 2012

Trouver son style, viser la grâce





Il est des êtres qui éteignent  nos angoisses, effacent nos complexes et soufflent nos doutes.
Des êtres comme des preuves vivantes que la grâce est dans la chair. Que l’âme qui ose se laisser voir au-dehors est un vêtement haute couture.
Des êtres qui sont vêtus de leur vérité : c’est ça la grâce.
Rechercher leur compagnie et prendre un ascenseur pour la grâce.
Sentir que les ailes poussent et planer à 2 miles au-dessus des must-have et autres must-be.
Faciles à reconnaître, ces gens-là : tout près d’eux, on se sent libre. Libre de trouver la notre, de grâce.
Tout ça pour dire que les conseils mode-look, je les trouve souvent bien moins utiles pour oser trouver son style, qu’un bon moment passé avec quelqu’un qui a la grâce.

Ici, vous pouvez passer 3 minutes avec une femme touchée par la grâce.





vendredi 27 janvier 2012

Complimacter, secret beauté.




Utiliser ses produits de beauté jusqu’à la fin du pot, du tube ou de la boîte relève aujourd’hui de l’exploit mental.
Un exploit qui consiste à ignorer la sortie de cent nouveaux produits tous mieuxmieux que le  notre alors qu’on n’a utilisé que la moitié du notre. Comment, alors, ne pas prendre notre produit jadis adulé et devenu obsolète en 2 mois... pour un vieux tube has been ?
Promesse d'avoir une tête de miraculée de la beauté devient soudain, deux mois plus tard, promesse d’avoir une tête de peut-mieux-faire. Un vieux tube, un vieux pot… qui pourtant n’ont que deux mois?! Décidemment la course à la jeunesse de cette époque me court sévère sur le haricot. Mais ça, c’est pas nouveau.
Y’a un autre truc qu’est pas nouveau. C’est l’effet bonne mine du compliment.
Compliment, dans l’époque, c’est un peu comme gentillesse ou politesse ou savoir vivre ou courtoisie : aussi obsolète qu’un vieux pot de crème, une sorte d’onguent du 19° siècle. Presque un gros mot, une faiblesse certainement.
Hé hé hééééé bé c’est pas grave. Comme tout est question de mots, on n’a qu’à dire que le compliment, c’est un truc underground. Ou un truc de hipster. Ou un défi d’initié. Comme vous voulez.
Complimenter quelqu’un lui donne automatiquement bonne mine.
Savoir recevoir un compliment donne automatiquement bonne mine.
Mais attention, on ne parle pas d’un compliment d’enfoiré. Compliment vérité, on fait. Y’a toujours un truc qu’on aime chez quelqu’un, même chez quelqu’un qu’on n’aime pas. Suffit de bien regarder, bien sentir, bien avoir envie de le trouver. Puis de le dire. Et d’observer l’effet bonne mine. Ca marche à tous les coups. Même que ça fait du bien, d’être dans la peau d’un pot de crème qui se sentirait mieux dès qu’on lui met un doigt dedans (pardon).
Complimenter fait acte de beauté. COMPLIMACTER, donc.
Complimacter, secret bonne mine. Et secret, by the way, pour terminer ses produits de beauté jusqu'à la fin du pot.
Exploit mental, le complimactage.
Viens là que j’te complimacte !

Par exemple : Eudoxie je trouve que tout ce que tu designes et dessines est émouvant, fin, poétique et inspiré.

Autre exemple : Emmanuelle, ce que tu écris me laisse souvent sans voix tant ça me touche.
Autre exemple : même un ascenseur peut vous complimacter sur votre maquillage alors qu’il est 3h du mat’ et que vous êtes à fond depuis la veille 7h du mat’.

Exemple de dernière minute : même pas besoin de me maquiller today, celle qui maîtrise mieux que personne l'art du complimactage vient de m'en balancer un, comme elle le fait chaque jour à tout plein de gens avec talent. C'est là.

mercredi 25 janvier 2012

Retour à l'anormal





Tout le monde le dit.
2012. Mai ou décembre. Ca va péter.
Ah ouais? Rien à péter.
Résistance, résistance. Les particules négatives émises par toutes ces bouches ces lignes et ces ondes qui nous prédisent pis que pendre ne nous atteindront pas.
Propager la poésie.
Afficher la démesure.
Oser la fantaisie.
S'utiliser comme l'instrument provocateur du sourire de l'autre.
Pas peur le grain de folie, pas peur l'inattendu, pas peur le j'ai envie.
Décorer sa tête. Be decorhead.
Orner son corps intuitivement et sans raison. Be beauticool.
Cultiver ce qui nous distingue. Be cuculte.
Be ceci ou be cela... be riendutout ou be tout. On s'en moque, ça va péter.
Arrêter d'être conforme. Revendiquer le "pas pareil".
En grand.
Trouver la liberté du jour d'avant l'apocalypse.
2012 apocalypse? Croizy, croizy pas, mais en tout cas dans le doute, c'est l'occaze de tout oser.
Même et surtout l'anormal en chacun.
Poésie, poésie, poésie du chaos.
Retour à l'anormal.
Et s'y sentir bien confortable.
Ca va péter, mais beau comme un feu d'artifice.



dimanche 22 janvier 2012

Lisette Torgnolle, botte secrète de Karl Lagerfeld





Karl il a eu une idée de génie : supplier vot’Lisette de devenir son égérie.
Que l’autre nuit, en plein milieu de la piste de danse, vot’Lisette elle s’agitait elle gigotait toute entourée de wonderful créatures.
Que soudain, bim, v’là le Karl qui s’approche et qui gigote… mais que d’la bouche, hein, faut pas trop s’emballer. Rien compris que j’ai dit, la musique est too loud et les coupettes j’ai abusette. Et là le Karl y dit venez venez, je dois vous parler.
Que moi, Lisette, j’ai suivi Karl en zigzag au p’tit salon. Et qu’est-ce qu’y m’dit ? Y dit : vous, parmi tous les gens, vous êtes celle qu’on remarque en dernier. La plus transparente. Chadoooore. Che vous veux comme échérie.
Là vot’Lisette elle s’est dit c’est les bulles c’est les bulles, elles m’ont bullé les oreilles. Là, Karl il a récidivé : mais chi chi chi che suis sûr che vous veux comme échérie.
Lisette Torgnolle égérie Chanel ? Cha m’étonne un tout p’tit peu. Alerte, alerte, y’a Karl qu’a burné d’la tête !
Ben savez quoi les z’amis ? Le Karl, c’est pas la moitié d’un chichi. Il m’a dit sa théorie secrète.
Moi, Karl, che suis un chénie du vêtement. Mais chai un problème de mannequin : tout le monde en utilise.  Ch’est banaaaal. Et depuis Inès, ch’est fichu ch’est tristesse, elles parlent toutes avec leur bouche inculte, ch’est misère. Il y a aussi les chtars, mais elles sont bêtes : dès que che les utilise, elles perdent un os et on en parle plus que de mes vêtements. Merde, che suis un chénie merde alors. Alors chai une idée de chénie : che prends comme échérie une femme tout à fait banale, che l’habille de mes créations et che montre qu’elle devient sublime. Ch’est la preuve ultime : faire d’une chenille un papillon de classe, cha veut dire que che suis LE chénie du vêtement de l’élégance. Et vous, Lisette Torgnolle, vous êtes parfaitement une chenille, une petite chenille insignifiante. Vous êtes banale. Ch’est chéniaaal, chadooore.
Il est dit que Lisette Torgnolle a dit oui à Monsieur Karl parce que moi Lisette, je suis pas la moitié d'une chichi non plus.
Il est dit que Lisette Torgnolle en profitera pour être une militante de la banalité. Que si le Karl, y croit que Lisette va la boucler, Karl y va burner dans sa tête. Vot’Lisette elle va sauter sur l’occaze pour dire in English all over the world : if you feel banal, you are génial.
Il est dit que Lisette vous souhaite la bonne année, que tout arrive comme vous voulez !

Signé Lisette Torgnolle.

samedi 21 janvier 2012

Tunique ou tunique pas?





Depuis longtemps déjà, j’ai décidé que tout ce qui se passe dans la tête d’un homme qui me regarde ne me regarde pas. Je suis globalement très soulagée, depuis.
Sauf que.
Jeudi. Jeudi je portais une tunique noire avec un jean slim dessous et un caban bleu dessus. Un homme-collègue me dit : Mais ?! Mais pourquoi tu mets une robe SUR un jean ? Sous entendu vu son œil pas content : Mais pourquoi tu te CACHES comme ça ?
Moi : parce que j’ai envie.
Lui : ah, dommage. (avec un regard gentil, hein, le « dommage » étant plutôt une sorte de compliment exprimé comme un regret).

Mercredi. La veille, donc. Mercredi je portais une tunique bleue avec un jean slim dessous et un caban bleu dessus. (Voui, me suis fait une semaine « doudou-like mono-look», on en reparlera dans un prochain article.). J’étais en studio de montage. Hop, je sors fumer une clope. Quartier chic. Fume ma clope alone en faisant les 100 pas. Tac, un homme-inconnu en Porsche s’arrête, me fait signe de venir vers lui et articule avec sa bouche : « c’est combien ? vous prenez combien ? ». Moi, je lui réponds illico « non merciiiiiii » sur un ton très gentil. Puis je me dis quand-même, que je ne suis pas habillée sexy today, que je porte des lunettes de vue et même pas de rouge à lèvres, que DECIDEMENT, je ne comprendrai jamais rien à rien. Et que je fais bien de ne plus m’y essayer.
Mais bon, ça me revient ça me turlupine : purée j’étais fringuée pareil les 2 jours… alors qu’est-ce que je portais qui a pu dire à l’un que je me cachais de lui… à l’autre que je me proposais à lui ?
La tunique. Tunique, tunique pas.
A moins que.
Vrai que jeudi, je portais une écharpe en soie grise.
Vrai que mercredi, un col en fourrure.
Tunique le col.
Pfffff… aussi vulgaire que cet homme en Porsche qu’a même pas pris la peine de dire « s’il vous plaît ».
Tunique s’il vous plaît. C’est mieux, non ?!


lundi 16 janvier 2012

10 euros, l'happy peau






Alors voilà. QUI peut dire qu’à toute heure du jour et de la nuit, un coup d’œil au miroir de la salle de bain et hop, elle feel like a queen ?  Au réveil? Après oubliage de on-ne-tripote-JAMAIS-ses-points-noirs ?  Merde, on a ENCORE tripoté ses points noirs, pfiouuuuuu…
En pleine tendance BB cream peau parfaite nude-be-nude no-make-up, on scrute on fait plein de trucs, c’est sûr on veut une peau zéro défaut. Bon bon, ok.
Oui mais voilà.  J’en connais qui s’équipent sévère dans leur salle de bain. Lumière vive et miroir grossissant. Et qui y vont à fond. Et qui sont jamais happy, pardi.
Parce que voilà. Plus on scrute plus on trouve des défauts. Même les myopes : de près, on voit tout. Plus on pores-mate, plus on pores-dilate. Plus on s’attaque aux défauts, plus les défauts attaquent. Ca fout les nerfs, ça tend les traits et ça, c’est pas bon bon bon bon pour le teint, ça.
Et si le problème, c’était pas la peau, mais plutôt l’ampoule ?
CHANGEZ D’AMPOULE.
Prenez en une bienveillante, à la lumière enveloppante. Une belle ampoule à Led ( !) en prenant soin de choisir le bon blanc.  Tout est dans le blanc. Un blanc froid et on est foutues. Un blanc chaud et on est détendues.
Ainsi, vous ne verrez pas ce que, de toute façon, PERSONNE n’aurait vu.
Cool, changez d’ampoule.


dimanche 15 janvier 2012

Fuck me shoes ou l'économie de la langue





On cause pompes, le titre est pompeux, on causera peu.
L’idée, en effet, c’est de parler peu voire pas du tout car tout, oui tout, peut-être dit par deux chaussures. Parfois, les talons claquent mieux que les mots, mieux que la langue qui peut fourcher contre palais là où talons foulent palais sans flancher. Diva oblige.
Alors voilà. Ce soir, on ne veut pas séduire. On veut générer des envies de fuck me, puis choisir, puis fuck-fuck, puis voilà. Mais voilà, on n’est pas douée pour ça. Et pourquoi ça ? Parce qu’on est une putain d’intello-fashion-pointue-de-mes-deux. Parce que le bling c’est no way et les mots c’est trobooo. Parce qu’au moindre compliment pas fin, on dégaine sec des mots pas doux… le mec est séché et tout le monde sait que sans humidité pas de fuck-fuck.
Dieux de la légèreté, déesses de la frivolité, ayez l’amabilité de pénétrer mon body, d’inonder mon cerveau !
Un « oh merci » aurait suffit. On le savait mais langue a fourché… on va la tourner 7 fois dans sa bouche, ça fera un entrainement pour plus tard dans la nuit.
D’où l’intérêt des fuck me shoes. Bien voyantes et bien pointues, pour viser juste. Elles engagent mieux la conversation que nos yeux. Il est en effet plus aisé de répondre « oh merci » à un « que vos chaussures sont attirantes » qu’à un « que vos idées m’excitent » (l’idéal, très rare) ou un « que vos nichons sont beaux » (ou tout autre compliment physique, tssssss).
Chausser ses fuck me shoes et les laisser parler. Se donner un crédit de 3 mots pas plus. Et bim.
Mais juste une fois, pour constater, presque déçue, que ça fonctionne. Et dégainer ses fuck me shoes comme une cervelle-sieste.
Dodoooo, l’intellooooo, l’intello fuckera bien viiiiteuh, dodoooo, l’intellooooo, l’intello fuckera bientôt !
Les fuck me shoes, raaaaaah putain ça fait du bien.

fuck me for sure shoes

fuck me peut-être shoes